Des „cas isolés“ avec système : violence policière mortelle devant le tribunal

Débat avec le comité de soutien Justice for Mouhamed (Dortmund) et l’Initiative 2. Mai (Mannheim)

21 février 2024, 19h30 à SO36, Oranienstraße 190, Berlin-Kreuzberg.
Avec traduction simultanée en anglais et en français et streaming en direct (en allemand).
Entrée libre

En Allemegne, la violence policière envers des personnes ayant vécu des expériences de racisme est systématique: Elles sont plus nombreuses que la moyenne à être victimes de tirs mortels de la police, d’interventions mortelles et de décès en garde à vue.

Dans près de trois quarts de ces cas, les personnes décédées se trouvaient dans une situation psychique exceptionnelle; l’exclusion sociale des personnes touchées par la pauvreté constitue un facteur de risque supplémentaire.

Dans la représentation publique, c’est souvent le récit de la police qui s’impose, minimisant la violence et la justifiant par un renversement des victimes et des bourreaux. Il est trés rare que les enquêtes menées dans ces cas aboutissent à l’inculpation des auteurs et encore plus rare qu’elles aboutissent à des condamnations. C’est pourquoi il est exceptionnel que plusieurs procès pour violences policières mortelles se déroulent actuellement avec de l‘accompagnement solidaire du processus.

A Dortmund, le procès de cinq policier·ère·s a débuté en décembre. Le 8 août 2022, ils·elles ont frappé Mouhamed Lamine Dramé, un jeune réfugié sénégalais, à l’aide d’un spray au poivre et des tasers, et l’ont finalement tué de cinq balles de pistolet mitrailleur. La police de Dortmund a menotté le jeune homme de 16 ans alors qu’il était déjà mourant. Aussi, le chef d’intervention a même donné un coup de pied au jeune homme qui était déjà à terre. C’est ce que le témoin oculaire, un travailleur social, a déclaré au tribunal. Il avait appelé la police car il craignait que Mouhamed ne se blesse lui-même. Même le parquet estime que l’action de la police est d’une violence excessive. Le tireur doit donc répondre d’homicide, trois officier·ère·s de police des coups et blessures avec circonstances aggravantes dans l’exercice de leurs fonctions et le chef d’intervention d’incitation.

Depuis janvier, deux policiers sont jugés à Mannheim. Le 2 mai 2022, ils ont maîtrisé Ante P. à l’aide d’un spray au poivre et de coups, l’ont maintenu au sol sur le ventre, l’ont menotté et – selon l’expertise de la médecine légale de Heidelberg – l’ont étouffé au passage. L’homme de 47 ans souffrait de troubles psychiques depuis 33 ans et vivait de manière autonome dans son propre appartement. Son médecin traitant au centre de santé mentale avait appelé la police, car il craignait qu’Ante P. ne se mette en danger. Le jour du crime, il y avait beaucoup de monde sur la place du marché, un quartier d’immigration, qui a pris de 120 photos et vidéos. C’est grâce à ces enregistrements qu’un procès pour coups et blessures ayant entraîné la mort dans l’exercice de ses fonctions et pour homicide par négligence s’est déroulé maintenant. Peu avant sa mort, Ante P. a déclaré: „Je veux un juge“.

A Dortmund et Mannheim, les comités de soutien soutiennent également la partie civile des proches des victimes. Ils·Elles demandent que justice soit faite pour les personnes tuées et que les coupables en subissent les conséquences. Lors du débat à SO36, ils·elles parleront des premiers jours d’audience, de la stratégie de défense des accusés et de leurs expériences en tant qu’accompagnateur·rice·s solidaires de procès. En outre, des revendications politiques seront discutées afin de lutter contre la violence policière mortelle.

L’événement sera retransmis en direct sur YouTube, le lien de streaming vous sera communiqué quelques jours avant via les médias sociaux des groupes participants.

Organisateurs de l’événement : Solidaritätskreis Justice for Mouhamed | Initiative 2. Mai | Zeitschrift Bürgerrechte & Polizei/ CILIP | Recherchegruppe Death in Custody | Grundrechtekomitee | KOP Berlin | ISKS Berlin | Rote Hilfe OG Berlin | Republikanischer Anwältinnen- und Anwälteverein | Initiative Schwarze Menschen in Deutschland

Image : Friedrich Kraft.

Institut für Bürgerrechte & öffentliche Sicherheit e.V.